Sous forme d’un huis clos, l’histoire d’un écrivain et des problèmes liés à sa condition se confronte à l’Histoire de la grève générale de 1918 à Granges (Grenchen) où trois hommes ont été tués. Les deux se situent dans la même période historique.

Un poète dans la force de l’âge s’énerve sur le costume confectionné avec peu de soins, qu’il a commandé et qu’il vient d’essayer dans l’atelier du tailleur. Quelques mots du couturier suffisent à le désarmer, sur quoi l’altercation passe au récit à la première personne de l’homme de lettres: «Forcé de constater qu’il était impossible d’obtenir quoi que ce fût, je me dis que l’attaque que j’avais hélas peut-être lancée de façon trop bouillante avait tourné à la plus cuisante et à la plus infamante des défaites, et par conséquent je retirai mes troupes de cette malheureuse bataille, je rompis doucement le contact et je pris le large, tout honteux.» Le monologue intérieur trouve son pendant au niveau chorégraphique dans un mouvement à peine perceptible de l’homme, qui s’éloigne de son interlocuteur pour se rapprocher de la caméra.
L’extrait est tiré d’une des cinq scènes du film DER SPAZIERGANG, basé sur le livre éponyme de Robert Walser, paru en 1917. Dans des plans composés avec soin, la réalisatrice Elif Ugurlu associe l’interprétation de passages du livre avec des photographies d’archives de la grève générale de 1918 à Granges. Elle souligne le rapport dialectique des images en restituant, en off, le récit de la grève par un témoin oculaire, sur fond d’écran noir.
L’expérience formelle intermédiaire entre réalité et fiction se révèle d’autant plus passionnante dans l’interaction entre le récit stylisé du témoin et l’écriture autobiographique colorée de Walser, parsemée de métaphores guerrières.

Printemps 2004.
Une ville dans la vallée :
Dersim (aujourd’hui Tunceli).
Une jeune femme fait un voyage dans la région de Dersim, avec le but d’apprendre sur le massacre de Dersim.
Elle va dans le Tatorten : les fleuves, les forets et les montagnes. Elle va dans les villages du peuple, car elle veut connaître les conséquences de ce massacre. Pendant qu’elle observe les voix-off parle de vérité de l’état turc et anglais. A la fin elle y est avec ses vérités et présent le coté des kurdes.

Vous pouvez voir la vidéo dans son entier sur le site web de la RTS :
Bern gegen Sansibar (en allemand).